
Contexte :
Premier bébé, le choix d’un accouchement physiologique était une évidence pour moi. Thibaut, mon conjoint, m’a tout de suite soutenue et accompagnée dans ce projet.
Ma préparation en quelques lignes :
- Préparation et sophrologie avec le programme POWER MAMA
- Cours de préparation avec une sage-femme libérale très portée physio
- Lecture : “La naissance en Bd” et “J’accouche bientôt que faire de la douleur”
- Homéopathie : mélange C171 de Weleda dès 37SA
- Tisanes de feuilles de framboisier dès 36 SA (vous avez -10% avec le code « naissanceheureuse10 » chez Origeens)
Mon récit d’accouchement physiologique :
« PAF »
22h30, on va au lit sans avoir la moindre idée de ce qui nous attend… On discute et sur un fou rire, j’ai soudain l’impression de me faire pipi dessus. Je me lève rapidement en me disant «si je commence à devenir incontinente, ça craint !» et à peine debout « PAF » ça coule de PAR-TOUT, comme dans les films ! Avec Thibaut on se regarde, sachant très bien l’un comme l’autre ce que cela signifie. Bébé arrive 😍
J’appelle la maternité pour les en informer, ils me conseillent de prendre une douche bien chaude et de savourer ce moment. Puis, de préparer mes affaires et de nous mettre en route tranquillement. Thibaut se charge de vérifier que l’on n’oublie rien, j’avais fait une liste des choses de dernière minute à prendre, type chargeurs de téléphones etc… Il charge la voiture pendant que j’essaie de trouver une solution pour m’habiller sans finir trempée au bout de deux minutes. Mission quasi-impossible. Je perds tellement de liquide que ça devient un véritable défi ! Alors je reprends une deuxième douche en espérant que ça passe mais rien n’y fait. Je mets deux serviettes « spéciale maternité » l’une sur l’autre, je prends un pantalon et une paire de chaussures de rechange afin de pouvoir me changer en arrivant à la maternité et plusieurs serviettes de bain dans l’espoir de ne pas ruiner la voiture.
Direction la maternité
Le trajet pour la maternité se passe bien puisque le travail n’a toujours pas commencé, Thibaut met de la musique, on profite de cette ambiance « de nuit », ce calme qui nous entoure et on arrive à la maternité vers 1h du matin. Thibaut a le droit de venir avec moi en salle, je suis soulagée puisque j’avais peur qu’ils lui demandent de rester dehors en attendant d’être fixé avec le contexte sanitaire. Il restera près de moi jusqu’à la naissance de notre petite cacahuète 😇🙏🏼
En attendant que le travail commence
La sage-femme m’examine, il n’y a pas de doute, j’ai bien rompu la poche des eaux. Je suis ouverte à un demi-doigt et le travail n’a pas encore commencé. On me fait un monitoring de trente minutes qui durera finalement plus d’une heure car bébé ne bouge pas beaucoup. Elle m’explique que j’ai 24h pour que le travail se mette en route spontanément avant d’être déclenchée et qu’ils viendront me faire une injection d’antibiotiques dans 12h s’il ne se passe toujours rien. De mon côté, tout ce que j’entends c’est que l’on ne ressortira pas d’ici sans notre petite cacahuète d’amour 🥜❤️👶🏼
On nous installe en chambre vers 2h30, Thibaut remonte nos affaires et on s’endort vers 3h du matin. Bien consciente que le travail peut désormais commencer à tout moment, je profite de chaque minute de sommeil, elles me seront précieuses pour la suite 😇
Les premières sensations
Vers 6h30/7h du matin, je me réveille avec des petits tiraillements qui ressemblent à des douleurs de règles, vraiment rien de méchant. Je fais une séance de sophrologie du Pack Ma Maternité Sereine, la séance de la vague. Je profite de ce moment pour me détendre et accompagner ces nouvelles sensations qui envahissent mon corps tout doucement.
Vers 11h, ces petits tiraillements s’intensifient et leur fréquence augmente. Je réalise que ce sont désormais bien des petites contractions. Je gère toute seule dans la chambre jusqu’à 12h/12h30. Thibaut les chronomètre, elles sont régulières, toutes les deux/trois minutes et durent plus d’une minute. Elles sont encore “confortables” mais étant donné leur rythme, je me décide à appeler une sage-femme pour être sûre que ce soit bien le travail qui ait commencé.
La sage-femme arrive vers 13h, me fait l’injection d’antibiotiques et vérifie mon col. Je suis dilatée à trois. Elle me dit que l’on va pouvoir passer en salle de naissance. Ayant pris connaissance de mon projet de naissance, elle a été adorable en me disant que c’était le plus difficile d’arriver jusque-là et que ça allait aller vite désormais. On parle du “sans péri” et je lui dis que oui, je souhaite maintenir mon projet mais que je ne sais pas combien de temps je vais tenir 😅
Le début du travail
En salle de naissance on me pose un monitoring pour trente minutes mais la position allongée me dérange énormément dans la gestion des contractions. Jusqu’à présent je gérais le travail debout. Elles deviennent beaucoup plus intenses mais plutôt que de me focaliser sur la position et de résister, j’essaie de « m’abandonner” à la situation et je bascule dans un état quasi second. Je me laisse porter par chacune d’entre elles. Thibaut est à côté de moi, il me tient la main. De mon côté j’ai les yeux fermés, je suis dans ma bulle et j’essaie de respirer au maximum pendant chaque contraction puis de me relâcher au maximum entre chacune d’entre elles afin de profiter au maximum des endorphines. Mais le temps de récupération se fait de plus en plus court. Je perds doucement pied et je lui dis que je n’y arriverais jamais.
Vers 14h, la sage-femme arrive et me demande comment ça va. Je lui dis la même chose qu’à Thibaut, que ça devient trop intense et que je doute y arriver. Elle propose de m’examiner et avant de le faire elle me dit pour me motiver : « si vous êtes à six, on reste sans péridurale ? » Je lui dis que oui mais intérieurement je n’y crois pas du tout (ah les fameux un cm par heure). Verdict, je suis passée de trois cm à six cm en moins d’une heure ! Ça me motive car je sais que le travail avance vite pour un premier bébé.
Plongée dans l’inconnu
Ça vaut vraiment le coup de suivre mon projet jusqu’au bout. Alors je me laisse emporter par les vagues (c’est le petit nom que j’ai donné aux contractions) qui déferlent. J’accepte de plonger dans l’inconnu. Me laissant transporter dans des extrêmes que je n’aurais jamais pu imaginer. Thibaut est là, près de moi, d’un soutien inimaginable, serein, stable, je sais qu’il veille sur moi. Il m’encourage, me dit que je suis plus forte que les contractions, me prête sa main. Je voulais que notre petite cacahuète naisse dans l’amour, dans un immense shoot d’ocytocine et grâce à lui, tout devient possible. Je vocalise énormément sur chaque contraction ce qui me surprend puisque je suis d’un tempérament très discret. Alors je me dis que je dois faire peur à tout le service 😬
Avec le monitoring, je suis obligée de rester allongée sur le côté puisqu’ils ont du mal à percevoir le rythme de bébé. La position ne me convient pas du tout, j’ai le sentiment de ne pas pouvoir prendre les positions les plus antalgiques pour moi mais encore une fois, plutôt que de lutter, que de résister, j’accepte et je me laisse porter encore plus par l’intensité des contractions.
Vers 15h, je sens que “ça pousse”, la sage-femme propose de me réexaminer et JOIE, je suis dilatée à dix ! Mais j’ai l’impression que ça pousse déjà très fort alors que bébé n’est pas encore descendu dans le bassin. Encore une fois la position me gêne et je donnerais tout ce que j’ai pour être debout. Pendant 45 min/1h environ, ça devient très très très intense, j’ai l’impression de perdre pied. Je sens que ça pousse de plus en plus fort mais au “mauvais endroit”, je dis à la sage-femme que ça pousse sur mon sacrum/coccyx, comme si elle voulait sortir par-là 😅
Sa naissance
Elle me dit que c’est bon signe, m’encourage et vers 15h45/16h, elle me laisse choisir la position que je désire pour donner naissance. Ça pousse mais entre chaque contraction, bébé « remonte », bébé ne se “fixe pas” alors elle me propose de me remettre sur le dos pour essayer de voir où en est bébé. Finalement, c’est la position sur le dos que je garderais jusqu’à la fin. Sur une contraction, je sens le fameux “cercle de feu” dont j’avais déjà entendu parler, cette impression de brûlure intense au moment du passage de la tête de bébé.
On me demande d’arrêter de pousser et j’entends la sage-femme dire à Thibaut qu’il ne pourra malheureusement pas couper le cordon puisqu’elle la autour du cou et qu’il est beaucoup trop serré. Elle coupe le cordon et en deux poussées supplémentaires, à 16h20 précisément, Lou était parmi nous. Elle me propose de l’attraper, je l’attrape, elle est si petite. Ils doivent l’emmener très rapidement. Mon cœur de maman se serre, je suis en apnée jusqu’à ce qu’on la pose de nouveau sur moi. Je me concentre sur le regard réconfortant de Thibaut, on entend son premier cri « au loin », je respire à nouveau.
Puis la délivrance du placenta, je comprends mieux pourquoi on appelle cette étape de l’accouchement ainsi ! Ça soulage vraiment.
J’ai eu deux points de suture + un, je vous en parle car je sais que c’est quelque chose qui inquiète lors d’un accouchement “sans péridurale” ! Mais pas d’inquiétude, dans mon cas ils m’ont fait une anesthésie locale et en ayant les yeux rivés sur mon bébé, je n’ai rien senti 😊
Finalement, le plus difficile à vivre pour moi aura été le fait que sa naissance ait été plus difficile à vivre pour elle. On voulait un clampage tardif du cordon par papa et du peau à peau immédiatement après sa sortie mais cela n’a pas été possible pour des raisons médicales. Il y a ce que l’on désire et ce que la vie nous propose… Lorsque nous sommes remontés en chambre deux heures plus tard, j’ai eu le sentiment qu’elle essayait de me dire avec son tout petit regard « tu sais maman, ça a été une sacrée épreuve pour moi »…
À toutes les femmes qui liront ce récit d’accouchement physiologique, si je n’avais qu’un seul conseil à vous donner, c’est de vous préparer au mieux puis de vous laisser porter par le rythme de la naissance. Chaque naissance est unique, chaque bébé choisira son chemin, son propre rythme. Je vous invite à entrer dans cette danse, cette mini-tempête et de vivre chaque instant à 100%. Ayez confiance en vous, votre corps porte en lui cette sagesse, source de vie !
Que la naissance de votre enfant soit belle,
Merci d’être là,
Laura
The Comments
So
Étant enceinte de 37sa ton récit m’a d’autant plus touché.C’est magique mais tellement intense! J’hésite encore avec la péri, j’aimerais tellement faire ça mais j’ai peur de trop souffrir et de craquer..
Tu as finalement vécu ta plus belle rencontre félicitations à vous c’est magnifique 🥰
Alexandra
Quel magnifique récit ! Merci de nous l’avoir si bien partagé, et permis de vivre la naissance de Lou! On vous souhaite énormément de bonheur ♥️
Constance Marle
C’est tellement touchant ma Laura ! Je suis très heureuse que tu aies pu aller au bout de cette aventure « presque » comme tu le souhaitais pour fonder votre petite famille. Tu es très forte et tu me donnes tellement envie de mieux me préparer à ma prochaine aventure aussi.
Je vous embrasse🤍