J’avais débuté cet article en répondant à l’une de vos questions : « Comment t’es venu l’idée de participer à un triathlon Ironman ? »
J’avais commencé par vous parler de mon passé de nageuse syncho, de ma rencontre avec Maxence, de ce rêve, le triathlon Ironman de Nice, enfuis en moi. Puis, je me suis arrêté un instant et je me suis dit que non. Non, je n’allais pas publier cette m****. Puisque finalement, ça, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Et j’ai envie de vous transmettre plus que « ça ».
C’est bien plus que l’histoire d’une fille qui passe d’un sport à un autre. C’est l’histoire de 22 années de vie, de hauts, de bas, de doutes, de peurs, de larmes, d’insatisfaction, d’incompréhension, mais surtout, de gratitude.
J’ai toujours trouvé qu’il n’y avait rien de plus enrichissant que le récit d’une personne qui ose se livrer, sans filtre, ni tabou. Alors c’est ce que je préfère faire aujourd’hui, même si cela me met en zone d’inconfort. De vous à moi, voilà comment m’est venu le courage de vivre (mes rêves).
Mars 2017 : « Putain, je fais fausse route »
J’ai un parcours que l’on peut qualifier de « sans faute ». J’ai eu la chance d’être dans un lycée où être intelligent n’est pas un crime. J’ai eu la chance d’avoir tout ce que je voulais (matériellement parlant) et j’ai également eu la chance de grandir et de me construire grâce à de beaux voyages. Sauf que, malgré cette vie canon (sur le papier), j’avais un gouffre en moi. Un gouffre de plus en plus grand et difficile à combler.
Vous vous dites surement : « mais de quoi elle se plaint celle-là ? Elle a grandi avec une cuillère en argent dans la bouche et elle ose l’ouvrir ? » Et bien laissez-moi vous dire, que la vie, la vraie, ce n’est pas ça.
Vivre, ça ne consiste pas à entrer dans un moule qui n’est pas le sien. Vivre, ça ne consiste pas à envier la fausse perfection. Oui, vous pouvez avoir une belle montre, une belle voiture, faire des voyages à faire jalouser la terre entière, mais croyez-moi, ça n’a aucune valeur si cela ne VOUS rend pas heureux. Si ce n’est pas en accord avec vos propres aspirations, à quoi bon ?
Vivre, c’est se dépouiller de sa coquille, écouter son intuition et laisser son cœur dire : « c’est ça qui me rend heureux et quoiqu’il en coute, j’y resterai fidèle ».
C‘est se donner le droit d’être soi, quoi qu’il advienne. Sans essayer de plaire aux autres, sans avoir peur de les déranger ou de prendre trop de place. Vivre, c’est prendre sa place.
Vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contente d’exister.
– Oscar Wilde
MON déclic
Imaginez un instant que vous vivez dans un corps en « excès ». Excès de sensations et de stimulations sensorielles, de pensées, de sentiments, mais surtout, d’énergie. Maintenant, essayez de vivre au rythme de la société dans ce corps au rythme si différent. Essayez de vous adapter au rythme de cette société ainsi que de ses attentes tout en étant sur un tempo différent. Pour y arriver, vous allez sans doute devoir trouver des stratagèmes, pour compenser. Sauf que voilà, quand toutes les ressources de compensation s’épuisent, ça peut se transformer en véritable point de rupture. C’est ce qui m’est arrivé. Mon corps m’a littéralement dit STOP.
C’était un truc du genre :
« Tu ne veux pas écouter ce que j’ai à te dire ? Ok, je ne vais pas te louper ma petite »
Plus sérieusement, fin 2016/2017, je suis tombé malade. Fini de fuir ou de faire semblant. J’étais là, seule avec moi-même.
Se sont suivis de longs mois d’introspection à me demander des comptes. Titiller. Accueillir. Écouter. Accepter. Mon déclic, ou plutôt ma guérison, elle a été là : cette remise en question que j’avais enfin accepté de faire.
J’ai alors pu réaliser que je répétais la même erreur depuis des années : la volonté d’entrer dans un moule qui n’était pas le mien, coûte que coûte, pour faire plaisir. J’ai pu prendre des mesures massives : laisser tomber certaines choses, apprendre à dire NON. Non aux mauvaises habitudes, non aux influences négatives. Mais surtout, j’ai dû apprendre à prendre position, faire mes propres choix, réaliser mon (haut) potentiel. Accepter ma différence, mes émotions. Vivre les choses de manière plus intense, pour le meilleur et pour le pire.
Ce n’est qu’à partir de là que j’ai pu créer ma propre route, mon propre chemin. J’ai pu commencer à cultiver la GRATITUDE : mes difficultés, mes peurs ont façonné la personne que je suis devenue aujourd’hui. Ils m’ont fait grandir.
Alors, Pourquoi un triathlon Ironman ?
En plongeant vers ce doux rêve, pourtant bien trop loin de moi, j’espérais pouvoir découvrir jusqu’où j’étais capable d’aller, frôler, si ce n’est atteindre, mes limites. Je voulais, du moins, j’avais besoin de me prouver que TOUT était possible à partir du moment où l’on est capable de se battre pour ses rêves.
Voilà pourquoi je n’ai pas fait de triathlon XS, S puis M puis L. Voilà pourquoi je sors des clous. Parce que c’était MON défi. Je n’allais surement pas reproduire les erreurs du passé. Je n’étais pas là pour rentrer dans le moule une fois de plus… Non, j’avais signé (en accord avec moi-même) pour en ch*** et c’est ce que j’ai fais.
Vous voulez savoir ce que j’ai compris avec toute cette histoire ?
Si vous faites quelque chose (triathlon Ironman ou non), faites-le de tout votre cœur ou pas du tout. Car c’est bien beau d’avoir du « soutien ». Mais il vaut mieux avoir confiance en soi. C’est bien beau de vouloir prouver aux autres que vous en êtes capable. Mais il vaut mieux le vouloir pour soi. Parce que dans le cas de l’Ironman, par exemple, le jour j vous vous retrouverez seul en tête à tête avec vous-même. Et croyez-moi, il vaut mieux être en accord avec soi-même.
Il n’y a rien qui puisse vous arrêter dans la poursuite de vos rêves, si ce n’est vous-même. Vous êtes les seuls responsables de vos pensées, de vos doutes, de vos choix et par conséquent, de votre avenir. Vous êtes capables de tout si (et seulement si) vous y croyez de tout votre cœur.
Le mot de la fin
Vivez pour vous. Ayez vos propres objectifs, lancez-vous vos défis, pariez sur vous-même, suivez VOS rêves. Ne vous mettez plus de limites. Je vous garantis que quand vous aurez 85 ans, vous ne penserez pas à ce diplôme universitaire que vous avez décroché pour vos parents, à cette voiture tape-à-l’œil que vous aviez acheté, ni aux 20 paires de chaussures et 10 sacs de créateurs que vous possédiez.
Non, vous vous souviendrez de cette fois où vous avez eu le courage de vous affirmer, de la fois ou vous avez eu l’audace de changer de travail et de cet instant ou vous avez enfin pris votre destin en main. Vous penserez peut-être à cette ligne d’arrivée qui a changé votre vie et a ces personnes qui vous ont donné des ailes. Et à tous ces petits et grands moments qui vous ont vraiment fait vivre.
Et à la toute fin, ces souvenirs seront les seuls biens que vous possédez.
Merci d’être là,
Laura
The Comments
Louise
Coucou, juste pour te dire que c’est beau. Beau et sincère. Merci pour ces mots qui me permette de me poser les bonnes questions, pour vivre et vivre heureuse.
Laura Rêve en Grand
LouiseMerci beaucoup Louise pour ton partage, je te souhaite la plus heureuse des vies 🌟
Elize Dulam
On a bcp de points communs toi et moi dans la manière d’aborder la vie, et ce malgré une histoire très différente. Je suis admirative de ta maturité.. depuis que je te lis. Car malgré ton jeune âge tes mots me parlent et me font du bien. Continue à te construire, pour toi, à vivre avec toute l’intensité que tu y mets, et fait nous rêver.
Bisous. Elize
Laura Rêve en Grand
Elize DulamUn énorme merci Elize pour tes mots car oui, nous avons beaucoup de point de commun toutes les deux… Ne cesse jamais d’être la si belle personne que tu es 🙏🏻
Julie
Le mot de la fin … C’est tellement vrai et on a trop tendance à l’oublier ! Merci de nous le rappeler à travers ton post.
C’est inspirant… et motivant 🙂
Laura Rêve en Grand
JulieMerci Julie pour ton partage, heureuse que cet article puisse t’inspirer 🙂
Jhappily
Je te suis depuis quelques temps et je me suis souvent retrouvée dans tes mots. Et je commence à réaliser pourquoi. Un peu plus âgée que toi, je viens seulement de découvrir qui je suis. Que j avais des rayures et que si je me sentais toujours aussi décalée du monde, jamais au même rythme, toujourd « trop », c etait simplement que j étais différente. Cest drôle parce que je me suis aussi engagée sur la voie de la longue endurance sans cocher toutes les étapes et qu on me rabat les oreilles tout le temps que j en fais trop, pas comme il faut, que ce n est pas comme ça qu on prépare des ultras, qu il faur du temps et de l experience.. Pourtant c’est la ou mon cœur me dit d aller. Bref tout ça pour te dire merci, ton article m a encore plus éveillée sur ce rapport entre ce que je suis et ma pratique du sport.. Merci 🙏🏻 je te souhaite de continuer ce travail sur toi même et de te laisser vivre 💃🏼 ! À bientôt
Laura Rêve en Grand
JhappilyUn énorme merci pour ce si beau partage Julie 🙏🏻
Je te souhaite de t’épanouir dans ta pratique sportive et de vivre ta meilleure vie 🌟
Alexandrina
Un texte plein de sincérité et tellement vrai!
Une apparence aujourd’hui est tellement plus importante que je vivre une vie en accord avec ces rêves!
Etre soit-même et heureux est devenue un luxe dans notre société d’image.
Très belle article bravo.