
Parce que avant de goûter à ce bonheur de la grossesse, il y a une histoire… Et le chemin n’a pas été de tout repos, loin de là…
Revenons quelques années en arrière. Tout à commencé au collège avec l’arrivée des premières menstruations. J’ai tout de suite compris que quelque chose ne fonctionnait pas normalement. Mes cycles étaient quasiment… inexistants. J’étais jeune et sportive, alors à ce moment-là, il était encore trop tôt pour poser un quelconque diagnostic. Puis le lycée, le début de la pilule et la découverte d’un cycle régulier. Consciente des effets néfastes de cette dernière sur ma « santé mentale » et n’en ayant pas besoin, je décide de l’arrêter juste après le bac. Surprise : je n’ai plus de cycle. Rien. Nada. Le néant pendant presque une année.
Je décide de consulter. Après un bilan sanguin et une échographie, la gynécologue m’annonce que j’ai le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Elle m’explique que c’est une cause d’infertilité mais qu’il est impossible d’en être certaine, « dans tous les cas, la science sera là pour aider ».
En parallèle, je commence à accumuler un certain nombre de symptômes urinaires liés à d’autres douleurs allant du bas ventre jusque dans le dos et les reins : envies fréquentes d’uriner, douleurs à la miction, douleurs lorsque ma vessie se remplit, brûlures, sensations de cystites récidivantes… Jamais d’infection présente dans les ECBU mais toujours une quantité de sang importante. Les prises de sang ne sont pas bonnes non plus en ce qui concerne mes reins mais rien de visible à l’imagerie médicale. Impossible de trouver ce que j’ai. Le premier spécialiste que j’ai consulté m’a simplement dit que je devais être trop stressée. Par chance, ma maman est passée outre cet avis à 150€ les 10min de consultation et m’a orienté vers le spécialiste qui suivait mon grand-père. Il a réalisé absolument TOUS les examens nécessaires – et je me serais bien passée de certains – sans jamais rien trouver. Il a fini par faire passer mon dossier en commission pluridisciplinaire et par chance, le gynécologue présent était spécialiste de l’endométriose. Il q tout de suite fait le rapprochement entre mes symptômes, mes analyses et la maladie.
Une IRM plus tard, le diagnostique tombe : « vous êtes atteinte d’endométriose ». On m’explique ce que c’est, puis, sans transition, on me demande : « vous voulez des enfants ? ». Je tombe des nues. Est-ce que je veux des enfants ? Oui, j’ai toujours voulu devenir mère. Mais pas aujourd’hui, pas à 20 ans. Je bafouille, réponds que « oui mais pas tout de suite ». Sans plus attendre ni prendre de gants, le médecin m’explique que si j’attends, même avec l’aide de la science, ils ne pourront plus rien faire pour moi – « étant donnés vos nodules en plus de votre SOPK, passé 25 ans, ce sera fini pour vous » suivie de « pour le traitement je vous conseille la ménopause artificielle ». Je reste bloquée sur 25 ans. Date limite de ma capacité à devenir mère. Après ça, je suis périmée. Cette date m’a hantée jusqu’à ce que je finisse par la rejeter définitivement.
Puis Thibaut, cette évidence et ce désir enfoui revenu tel un boomerang en pleine tête. Le 24 avril 2020, le soir de mon 25ème anniversaire, de ma soi-disante « date limite », j’ai remis mon « destin » entre les mains de l’univers. Seul l’avenir nous dira si la maternité fera partie de mon histoire de vie ou non. Des histoires comme la mienne, j’en avais entendu des centaines, et des « miracles de la vie », quasi tout autant. Alors pourquoi ne pas me laisser une chance d’y croire ?
En mars, nous avons commencé à parler de notre désir de former une famille et Thibaut a immédiatement respecté mon choix : ça prendra 1 an ou 10 ans s’il le faut, mais ça se fera naturellement, sans pression, sinon rien.
Et le 24 avril dernier, le jour de mon 26ème anniversaire, un an jour pour jour après ma « date limite », j’ai eu la surprise de découvrir ma grossesse (drôle de clin d’œil quand même ✨).
Je suis persuadée que tant que l’univers existe et tant que notre planète bleue continue de tourner autour du soleil, il y a de l’espoir. N’oubliez jamais ça ❤️